Bureau du Directeur Duncan

Le petit elf parut orrifier du seul fait qu'il venais de parler.

"M'dame, vous etes tres gentille mais j'peut pas vous en dire plus... non... j'peut pas!"

Puis il alla se cacher en boule dans un coins sombre.

Jézabel se leva et alla s'agenouiller à la hauteur du minuscule Elfe.


"Tu n'as pas de raison d'avoir peur... Pourquoi voulais-tu voir le directeur, au fait ?"

L'elf jeta un regard implorant a la professeur et dit.

"J'vous en supplie.. arretez les questions... les maitres n'aiment pas quand je parle.."

"Au fait... il doit te chercher celui-là... À ta place, j'irais le voir sinon tu auras des ennuis."


Se détournant de l'Elfe, elle alla se rasseoir dans la chaise qu'elle occupait avant son arrivée.


*Si ce satané Walter peut bien arriver...*, grommella-t-elle intérieurement.

Jézabel se retourna, les bras croisés.


"Vous m'aviez dit de venir vous rejoindre... Ce que j'ai fait. Quant à ce petit morveux, je n'en ai aucune idée. Il refuse de me dire pourquoi il est venu ici."

L'elf regarda le directeur avec un air de défi.

"Je suis pas un esclave, mon travail c'est le meme que celuis de directeur... j'administre et je m'occupe des taches dont personne ne veut. Et ce que je veut c'est rester. Le jeune maitre est pas en sécurité ici et son pere vas me tuer si je laisse son fils en danger."

Jézabel, voyant que l'elfe ne semblait pas réagir, sentit que sa patience avait atteint ses limites.

"J'en ai ma putain de claque, tu vas te casser vite fait espèce de sale esclave à la con !"


Elle saisit l'horrible petit être fripé par la peau du cou et se dirigea prestement vers la porte qu'elle ouvrit d'un geste violent. Puis, elle lâcha l'elfe de maison et lui donna un retentissant coup de pied au derrière qui l'envoya valser dans le couloir.


"Je ne veux pas te revoir ici ou quelque couloir que ce soit, tu ramasses ce qui te sert de putain de bagages et tu te barres ! C'est compris ???"


Le malheureux atterrit si loin qu'on entendit à peine son corps misérable heurter le sol. Jézabel referma brusquement la porte et poussa un soupir de soulagement. Dans sa colère, ses longs cheveux blonds s'étaient quelque peu ébourrifés.


"Bon, on a la paix maintenant.", dit-elle à Walter en se rasseyant. Elle lissa sa longue jupe noire aussi naturellement que si elle n'avait fait que chasser un vulgaire moucheron.

Prenant un air plus adouci, Jézabel sentit son instinct de chasseresse se réveiller. Elle se grisa du regard de Walter posé sur elle puis croisa l'une de ses longues jambes.

"Vous aviez une histoire à me raconter... Sur le quai je vous ai entendu parler de cet élève que vous aviez immolé par le feu. Et je vous ai entendu dire que ce n'était pas la seule chose à qui vous aviez fait subir ce sort."


Elle se pencha légèrement en avant.


"Racontez-moi donc... Et au fait, je me trompe ou... Il y a une odeur particulière ici. Une odeur... animale."


Ses beaux yeux bleus filèrent jusqu'au bureau devant laquelle elle était assise.


"Ne me dites pas que vous avez déjà cédé à vos pulsions, mon cher ? À peine le début de l'année et vous forniquez déjà avec des élèves ?", ajouta-t-elle avec un regard pervers.

À l'évocation de cette immolation brutale et cruelle, Jézabel sentit un frisson la parcourir. Elle gloussa comme une petite fille à qui l'on vient d'offrir un morceau de gâteau délicieux.


"On peut dire que vous êtes tout un père poule, Walter... Je n'aimerais pas être l'un de ces pauvres mecs qui veulent flirter avec Maëla !"


Le voyant rouler des yeux, Jézabel lui décrocha un regard perçant.


"Vous savez... J'en doute. Ce parfum dans l'air... Il y avait une présence féminine ici, je la sens très jeune d'ailleurs."



Elle se leva et s'appuya sur le bureau, plantant son visage à quelques décimètres de celui de Walter. Un sourire étira ses lèvres carmin et ses yeux bleus brillèrent malicieusement.


"Mais bon... vous faites ce que vous voulez... Monsieur le directeur.", dit-elle d'une voix mielleuse.

Après ce baiser furtif, Jézabel laissa son visage très près de celui de Walter.


"Merci du compliment... Mais, n'essayez pas de me mentir, Monsieur Duncan. Je suis professeur de Divination."


Jouant le jeu, elle saisit Walter par le col et lui donna l'un de ses baisers dont elle avait le secret. Puis, elle se détourna lentement de lui.


"Au fait, j'ai toujours du Whiskey au frais dans ma chambre... Si vous le désirez. À moins que nous ne préfériez rejoindre votre jeune amante. C'est libre à vous, Monsieur Duncan."


Se dirigeant vers la porte, elle posa la main sur la poignée.


"Avant que je dispose, y avait-il autre chose dont vous vouliez me parler ?"

Jézabel se laissa embrasser et répondit langoureusement à cette attention. Plaquée contre la porte, elle fit remonter ses mains dans le dos de Walter. Soudain, elle entendit les cinq coups et la porte vibra sous son dos. Se détachant à regret des lèvres du directeur, elle s'approcha de son oreille qu'elle mordilla doucement.


"Tiens... La louve est là. Je ferais bien de partir avant qu'elle ne me découpe en pièces."


La jeune femme lécha la joue râpeuse puis y déposa un baiser.


"N'oubliez pas ce que vous ai dit. Vous êtes toujours le bienvenu, Walter. Il me fera un grand plaisir de partager un verre avec vous. Vous n'aurez qu'à venir me rejoindre quand il vous plaira", lui dit-elle avec une intonation de voix presque lascive.



Jézabel se détacha définitivement de Walter et tourna la poignée. Elle fit un dernier sourire plein de sous-entendus au directeur puis elle quitta le bureau en lançant un bref regard à Crystale qui attendait, les bras croisés. Devinant le courroux de l'élève, elle ne s'attarda pas et s'éloigna.


(Suite dans les Couloirs)